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On pourrait dire, sans irrespect, que ce nom évoque davantage la gaîté, l’humour, l’effervescence, que l’apparence d’un président de tribunal de commerce. Ne nous y trompons pas ! L’humour, nous le trouvons dans les créations de cet artiste, mais fondé sur un remarquable talent d’observateur porté vers les formes, animales essentiellement. Le savoir-faire de Tony Babic fait de lui le créateur d’une ménagerie cubiste sans pareille.

Son taureau, tête baissée, son gorille, ses fauves, son doberman etc… sont plus vrais que nature.

L’humour ici est authentique dans la mesure où les formes corporelles sont saisies sur le vif, rendues avec dextérité, géométrisées, c’est-à-dire maîtrisées géométriquement, par un esprit qui les a comprises, qui a assimilé leurs lignes de force, le dynamisme qu’elles impliquent. 

Parfois l’humour éclate au premier coup d’œil, tel ce gorille fumant le cigare, chapeau sur la tête, ou ce Totoro plus japonais que jamais !

L’animal est réduit, résumé, concentré en un réseau de facettes, chacune palpitante de vie, de vérité, à la place où la nature l’a mise. 

Au premier coup d’œil, on reconnaît bien sûr les animaux, mais aussi leurs capacités physiques et leur caractère ; par exemple, la force musculaire, pesante et réfléchie du gorille qui avance sur ses poings fermés, la puissance agressive et obstinée du taureau, l’agilité avide de mouvement et de dépense physique du  cheval pur sang…

Plus vrais que nature, disais-je, car spiritualisés, chacune de ces facettes révélant l’esprit vivant de l’animal. Qu’il s’agisse d’un doberman, d’un éléphant, d’une girafe, l’exotisme est de mise et nous transporte dans un univers magique.    Devant tant de vie, apparemment immobile, on en oublierait l’artisanat de ce Compagnon du Devoir, son savoir-faire, son jeu de puzzle en zinc, soudé, corps à corps, pièce à pièce, apprivoisé d’une main de maître. 

On ne sait plus, du coup, ce qu’il faut admirer en priorité : l’artisan ou l’artiste, les deux s’unissant dans un art à facettes émouvant de dextérité. 

De plus on ne peut rester insensible au parcours de cet ouvrier du zinc, travailleur en chantier réparant les toitures, devenu, par instinct et idéal, un sculpteur-créateur à l’imagination débordante. La vérité d’un homme, la force d’un destin qui crée sa propre voie, sa propre vérité, s’accomplit sous nos yeux. 

Décidément, Tony Babic est un nom digne d’admiration.    

Michel LAGRANGE

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